Kinématoscope

Le dernier des quatre grands westerns (même si le terme convient assez mal en l'occurrence) tournés par De Mille entre 1936 et 1947, dont trois avec Cooper.
1763. Le capitaine Chris Holden sauve une esclave blanche des griffes d'un trafiquant de tomahawks en acier anglais, et Fort Pitt (Virginie occidentale) de celles de primitifs indigènes menés par le chef Boris Karloff.
"La passion des Américains pour la liberté existait déjà, ainsi que leur esprit pionnier, lorsqu'ils n'étaient encore que des colons anglais. Mais la conquête de l'Ouest aurait été arrêtée et les habitants de l'Ohio parleraient aujourd'hui français [horresco referens] si les Indiens menés par Pontiac avaient réussi à détruire le poste fortifié aujourd'hui devenu Pittsburgh." (C. B. de Mille).
Célèbre scène où Gary Cooper méduse les sauvages grâce aux vertus magiques d'une boussole, avant de leur échapper en franchissant une cataracte en canoë.
[D. R.]
À la veille d'une vague de westerns pro-Indiens, De Mille montre les alliés de Pontiac comme des sauvages peinturlurés, sanguinaires et déloyaux. […] Aux traits archaïques et à la fraîcheur de ses couleurs préraphaélites, Unconquered mêle des exemples de pur classicisme hollywoodien: l'ellipse visuelle des pionniers massacrés par les Indiens; une danse digne du Mariage heureux de Hogarth; la nudité de Paulette Godard sortant du bain, nudité à la fois suggérée, exhibée et cachée par la serviette qui la couvre, comme dans le tableau célèbre de Raphaelle Peale Vénus anadyomène:Tromperie. [J.-L. Bourget]