ET
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Film
Identification
TitreVoltaire
Réalisateur(s)
Date1933
Représentation
CatégorieXVIIIe
EpoqueXVIIIe
Générique technique
Scénario

"Screenplay by Paul Green and Maude T. Howell based on novel by George Gibbs and E. Lawrence Dudley".

George Arliss avait l’ambition d’interpréter le rôle de Voltaire au cinéma, et cherchait un roman qui pût servir de base à un scénario.  Il avait vainement tenté de convaincre divers auteurs (dont George Beranrd Shaw) de s’en occuper. Vers 1919, E. Lawrence Dudley, une connaissance d’Alriss, se chargea de cette tâche et s’adjoignit les services de son ami George Gibbs. Le film fut prévu et annulé plusieurs fois avant d’être réalisé en 1933.

Longueur / Durée du film1h26'
CouleurNoir et Blanc
Bande-son / Langueanglais
Musique

Bernhard Kaun, Milan Roder ; Rouget de Lisle ("La Marseillaise")

Société de production

Warner Bros-Vitaphone

Pays de productionEtats-Unis
Équipe technique

photographie : Tony Gaudio
costumes : Orry-Kelly
décors: Martin Hershey, Anton Grot

Générique artistique
Acteur(s)
Réception et documentation
Autres références bibliographiques

Robert M. Fells, George Arliss: The Man Who Played God, Scarecrow Press, Oxford, 2004, p. 109.

"Edward Lawrence Dudley", Harvard College, Class of 1900, Secretary's Fifth Report, October 1921. Plimpton Press, Norwood Massachusetts. p. 144.

Articles de presse

Raymond Lange, "George Arliss nous dit comment il a compris et incarné Voltaire (entretien)", Pour Vous n°238 (8 juin 1933), p.3
Lucien Wahl, Pour Vous n°266 (21 déc. 1933), p.6
Denis Reynaud, "Voltaire au cinéma", in Cave et Davies, éds., Les Vies de Voltaire, Oxford, 2008, 423-431.

Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critique

La première représentation de Voltaire par le cinéma parlant n’est pas une biographie d’un grand homme français, genre pourtant à la mode à Hollywood dans ces années-là, qui virent Paul Muni interpréter Pasteur et Zola. C’est le récit d’un épisode supposé se situer en 1762, année de l’exécution de Calas.
La première scène montre le peuple de Paris attaquant les boutiques après la lecture d’un pamphlet de Voltaire, lequel est ainsi d’emblée présenté comme l’inspirateur d’une Révolution française salutaire et inévitable.
« France – in the year 1762 – with its sumptuous and lavish court – was in a corrupt and bankrupt state. One man dared to speak for the rights of an oppressed people […] This was the forerunner of the French Revolution that gave the world the present great Republic of France. This man was Voltaire… »
La suite confirmera que Voltaire est un défenseur infatigable de la justice, de la tolérance et de la liberté, dans un régime corrompu où le bon roi est trop faible et trop mal conseillé.
L’interprétation de George Arliss (spécialiste anglais qui incarna tour à tour Wellington, Disraeli, Paganini, Richelieu, Rothschild, Hamilton et Nelson) mélange le trivial et le sublime, le grotesque et le tendre, le mesquin et le généreux. Inspirée par les peintures de Huber, elle influença à son tour les compositions de Féraudy, Asso et Dauphin, qui en sont des variations, voire des caricatures.
Quant au scénario, il peut surprendre le spectateur averti : Calas vient d’être exécuté à la Bastille malgré une lettre personnelle de Voltaire à Louis XV. Nanette Calas vient se réfugier chez l’écrivain, à Paris. Mais un ministre, le comte de Sarnac, veut s’approprier la fortune des Calas et poursuit Nanette. Inspiré par Hamlet, Voltaire décide de confondre le méchant en faisant représenter à Versailles une pièce orientale qui est une transposition transparente de l’affaire .
On voit qu’Adolfi, dont c'est le dernier film, prend quelques libertés avec l’Histoire, et que sa pratique de l’anachronisme n’a rien à voir avec celle de Guitry. Son Voltaire non plus, et pas seulement d’un point de vue politique. C’est une sorte de Scaramouche ou de Figaro, tour à tour émouvant et bouffon, mais un Scaramouche ou un Figaro âgé, menacé par la mort, synthèse inédite de la sénilité et de l’énergie. Ce film complètement invraisemblable saisit ainsi une certaine vérité du personnage de Voltaire : toujours déjà vieux et toujours encore jeune.

(D= Mme Denis ; E= Emile ; F= François; L= Louis XV ; N= Nanette Callas ; P= Mme de Pompadour; S= le comte de Sarnac ; T = Tronchin; V= Voltaire)

00’00’’ Générique : deux cartons sur fond de toile peinte représentant la statue de V par Houdon
01’45’’ Rues de Paris : distribution d’un pamphlet de V, qui inspire au peuple l’idée de piller une boulangerie
03’00’’ Versailles : jeu de roulette à la Cour. L converse avec P, qui regrette l’absence de V ; puis avec S, qui attire l’attention royale sur le danger que représente V. L refuse de s’alarmer
05’20’’ Chez Voltaire : V écrit nuitamment une lettre au roi en faveur de Callas. Au petit matin, entrées successives d’Emile, son valet de chambre, de Mme Denis, sa nièce, et de Tronchin, son médecin, lequel lui reproche de trop boire de café
11’20’’ Versailles : L, qui a reçu la lettre de V, envisage de grâcier Callas. S et un autre ministre l’en dissuadent. S accuse V de transmettre des informations militaires à Frédéric II
15’00’’ Chez Voltaire : partie d’échecs entre V et T, tandis que D mange sa soupe. V annonce que Frédéric II lui a envoyé des poèmes. V renverse l’échiquier. François, un jeune militaire, entre et annonce l’exécution de Callas
19’00’’ V compose un pamphlet pendant toute la nuit
20’00’’ Rues de Paris : circuit du pamphlet, depuis la fenêtre de V jusque chez l’imprimeur et dans une taverne ; descente de police
21’30’’ Chez Voltaire : V travaille dans son lit ; arrivée nocturne de N, conduite par F. V charge E de répandre le bruit que N est chez lui, et envoie à P un billet sollicitant son aide
27’00’’ Versailles : lever de P qui reçoit le billet de V; arrivée de L. Dispute à propos de V
29’20’’ Bureau de S ; E dénonce N et est engagé par S
30’30’’ Chez Voltaire : V met sa perruque et discute avec T en attendant la visite de P
32’20’’ Arrivée de P, qui est émue par le récit des malheurs de N mais hésite à intervenir en sa faveur. N se retire. A l’annonce de l’arrivée de S, P se cache derrière un rideau
38’00’’ Conversation entre V et S ; S annonce la fin du règne de la courtisane P ; croyant trouver N derrière le rideau, S découvre P. P déclare la guerre à S et accepte d’aider V à faire jouer une pièce à Versailles
43’30’’ V compose une pièce inspirée d’Hamlet
44’50’’ V et de ses amis se préparent à partir pour Versailles. F déclare son amour à N. V met sa pelisse et son bonnet de fourrure
46’30’’ Versailles : carrosse de V aux portes de Versailles. Acclamé par le peuple, V annonce un grand jour pour tous
47’50’’ Coulisses du théâtre. V motive ses acteurs : N, D, F et quelques comédiens français
49’40’’ Public : L entre P et S, au premier rang. Adresse de V au public
52’45’’ Acte I : décor oriental. N. joue le rôle de la fille d’un marchand arrêté sur la base de calomnies. Son amant arrache les décorations qu’il a reçues du roi
55’00’’ Entracte. L applaudit sans comprendre l’allusion
55’50’’ Acte II : le marchand comparaît devant le roi ; il est condamné et meurt sous la torture ; sa fortune est confisquée au profit du capitaine des gardes
59’10’’ Entracte. L est toujours enthousiaste
59’30’’ Acte III : une insurrection populaire interrompt une fête royale
60’20’’ S montre un pamphlet à L, qui comprend soudain la portée politique de la pièce et l’interrompt. L accuse publiquement V de trahison et le condamne à la Bastille
62’50 Route : retour nocturne à Paris
63’00’’ Chez Voltaire : E revient de chez S, où il n’a trouvé aucun document compromettant
64’40’’ Autodafé sous les fenêtres de V
66’40’’ Arrivée de P, disgraciée, tandis que V est pris de faiblesse
67’30’’ Agonie de V malgré les efforts de T ; puis soudaine résurrection lorsqu’il entend E parler d’un présent que S a reçu de Frédéric
73’00’’ S vient arrêter V ; V lui fait croire qu’il a reçu de Frédéric des lettres qui établissent sa trahison
76’30’’ Arrivée de L, à la recherche de P ; V accuse S qui se trouble et est arrêté
78’30’’ Tandis que L et P se disputent puis se réconcilient, V brûle les prétendues lettres qui ne sont que les vers envoyés par Frédéric
81’00’’ V présente ses amis à L. Ce dernier promet réparation à N et invite V à revenir à la cour. L et P sortent
84’30 Monologue de V qui déplore que L n’ait pas entendu ses avertissements ; il se met à écrire frénétiquement
85’30’’ Rues de Paris : les mots JUSTICE, TOLERANCE, LIBERTY apparaissent en surimpression sur des images de révolution, tandis qu’on entend la Marseillaise. V se fige dans la pose de la statue de Houdon
86’15’’ FIN

[D. Reynaud]

 

Localisation des archives

La New York Public Library conserve un dossier (T-Mss 1975-005) contenant 23 lettres manuscrites d’Arliss à Dudley, une note d’Arliss à Gibbs et une carte de Noël non datée de de M. et Mme Arliss. Cette correspondance montre clairement qu’Arliss n’était pas satisfait du travail de Dudley et Gibbs ; et les raisons de sa rupture avec ses collaborateurs sont exposées dans une longue et vigoureuse lettre d’octobre 1920.

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Éditeurs : Delphine Gleizes et Denis Reynaud [UMR IHRIM]

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