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Film
Identification
TitreSalò o le 120 giornate di Sodoma
Salo ou les 120 journées de Sodome
Réalisateur(s)
Date1975
Film / TéléfilmFiction cinéma
Adaptation
Auteur(s) de l'oeuvre adaptée
Œuvre(s)
Représentation
CatégorieXVIIIe
EpoqueXVIIIe
Générique technique
Scénario

Pier Paolo Pasolini, Sergio Citti

Longueur / Durée du film1h57'
CouleurCouleur
Information sur la couleurEastmancolor
Bande-son / Langueitalien
Société de production

Produzioni Europee Associati (PEA), Les Productions Artistes Associés

Pays de productionItalie
France
Générique artistique
Acteur(s)
Réception et documentation
Disponibilité dans le commerce

DVD

Autres références bibliographiques


Emmanuelle Han, "Salo : le spectateur maître ou victime?", in Actes du Colloque : Le Cinéma et le mal, Université Paris 7, Textuel, n° 31, 1997, pp. 21-24
Marcel Rodriguez, "Salò comme expérience limite du cinéma", in Actes du Colloque : Le Cinéma et le mal, Université Paris 7, Textuel, n° 31, 1997, pp. 15-19
Jean-Loup Passek, "L'horreur au scalpel", Cinéma 76, p. 88-91.
Fabrice Vernay, Les Relations entre le film Salo ou les 120 journées de Sodome et les textes qu'il met en jeu, mémoire de maîtrise de Lettres, Université Lumière-Lyon2, 2004, 99 p.

Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critique


"Sade – Pasolini – Star academy"
par Fabrice Vernay, juin 2004

À part Salò, on relève peu d’adaptations des 120 journées de Sodome. Outre le Le Vice et la vertu, de Roger Vadim, dont le rapport au texte sadien reste très lâche, on peut citer l’épilogue de L’Âge d’or, de Luis Buñuel, ainsi que quelques scènes du Marquis de Xhonneux. Les deux réalisateurs prennent le contre-pied de tout réalisme. Le premier représente la dernière séquence de son film dans un décor de carton-pâte ; le duc de Blangis perd sa barbe au cours de la scène. Xhonneux, quant à lui, réalise des séquences d'animation avec de la pâte à modeler, ou bien fait lire des extraits du roman par des personnages zoomorphes.
Star academy (nous nous référons uniquement à Star academy 3, 2003) est un cas à part. Cette adaptation des 120 journées de Sodome est peut-être la plus proche du roman, et c'est en même temps celle qui s'en réclame le moins. Comme chez Sade, huit garçons et huit filles sont retenus après une longue sélection ; ils sont emmenés dans un château où ils seront soumis à quatre professeurs principaux, Armande Altaï (chant), Kamel Ouali (danse), Raphaëlle Ricci (expression scénique) et Oscar Sisto (théâtre), ainsi qu'à quatre professeurs subalternes – sûrement une fusion entre les quatre narratrices et les quatre vieilles –, Marco Béacco (chant), Tiburce Darou (gymnastique), Matthieu Gonet (piano) et Jean Schulteis (musique). Ainsi, comme les victimes sadiennes, les élèves suivent « des cours de technique (leçons de masturbation tous les matins à Silling) » (Roland Barthes, Sade, Fourier, Loyola, Seuil, 1971, p. 28). L'aventure dure quatre mois – en décembre 2003, Télé 7 jours met Elodie et Michal en couverture avec le titre suivant : « Bravo et merci : 120 jours de bonheur » (http://membres.lycos.fr/cletiti1/news10.html). En outre, le temps est organisé dans l'émission de la même manière que dans le roman. Un prime time a lieu tous les samedis. Durant ces soirées, les élèves montrent ce qu'ils ont appris au cours de la semaine. Mais les prime time sont aussi destinés à savoir qui sera éliminé parmi les nominés. En effet, « chaque semaine, les professeurs établissent un classement des élèves, transmis aux candidats par la directrice. Les trois derniers ont 4 jours pour faire leurs preuves. Au cours du prime, un élève est repêché par le public, un deuxième par ses camarades. Le troisième devra s'en aller » (http://realtv.ftpk.net/star_academy_n834.html). Rappelons qu'à Silling, le temps est rythmé par les mariages qui ont lieu tous les samedis, et que le soir même, les victimes qui, au cours de la semaine, ont été inscrites sur le livre des punitions subissent leur correction. De façon tout à fait logique, les prime time sont au nombre de dix-sept, tout comme les fêtes célébrées par les libertins.
Cette énumération – qui est loin d'être exhaustive – permet de percevoir le lien direct qui unit Star academy aux 120 journées de Sodome. Toutefois, ce n'est que par l'intermédiaire de Pasolini que l'on peut comprendre les implications d'une telle relation. Star academy se présente en effet comme une illustration du « nouveau fascisme » tel que le définit l'auteur. La réification de la jeunesse y est explicite ; Oscar Sisto désigne Patxi comme « un jeune instrument » ; par ailleurs, il déclare que les élèves doivent être pour les professeurs « de la pâte à modeler » (serait-ce une allusion à Xhonneux ?). De plus, tout est mis en œuvre pour que le nivellement observable à l'intérieur de l'émission contamine les spectateurs. Durant la semaine, on assiste à la vie quotidienne des élèves, à leur entraînement, si bien qu'ils nous sont présentés – c'est le propre de la téléréalité – comme des jeunes ordinaires. C'est essentiellement pendant le prime time que les élèves sont mis au rang des stars. La scène semble donc accessible à n'importe qui ; le public s'identifie d'autant plus facilement aux academyciens. Inutile de préciser que les valeurs véhiculées par Star academy sont intimement liées à la société de consommation ; avant même que le générique ne commence, les publicités pour les sponsors de l'émission s'enchaînent. Le recours aux 120 journées de Sodome dans un film dénonçant le « nouveau fascisme » est ainsi justifié après coup par Star academy.

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