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Film
Identification
TitreHurlements en faveur de Sade
Réalisateur(s)
Date1952
Représentation
CatégorieXVIIIe
EpoqueXVIIIe
Générique technique
ScénarioGuy Debord
Longueur / Durée du film1h15'
Information sur la couleurN&B
Pays de productionFrance
Réception et documentation
Disponibilité dans le commerceIntégrale Guy Debord cinéaste en 3 DVD Gaumont vidéo : DVD 1 - « Contre le cinéma » : Hurlements en faveur de Sade (1952), Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps (1959), Critique de la séparation (1961)
Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critiqueHurlements prend place dans un tryptique cinématographique qui comprend "Sur le passage de quelques personnes à travers une courte unité de temps" (1959) et "Critique de la séparation" (1961). Cet ensemble prend le nom emblématique de "Contre le Cinéma".
Où Sade rejoint-il les préoccupations du trublion situationniste? A "voir" le film (ou est-ce "film" que nous devons mettre entre guillemets?), on ne comprend pas pourquoi Debord choisit le Divin Marquis comme référence. Rien dans cet objet cinématographique qui fasse signe vers une oeuvre de Sade. Comme il n'y a aucun hurlement dans la bande-son, il n'y a aucun sadisme apparent dans le film.
Alternance de plans d'écrans noir silencieux et de plans d'écran blanc dialogués, le film proclame, dès son ouverture, la mort du cinéma. Non un appel à un cinéma différent, mais l'arrêt du Cinéma. Nulle Nouvelle Vague en ligne de mire, mais un tsunami dévastateur. Alors Sade? C'est une provocation situationniste: Sade est un prête-nom à la révolution débordienne. Sade, en 1952, est interdit de publication; il est ce "pavillon en viande sanglante sur la soie des mers" (Rimbaud) que hisse Debord pour s'attaquer à la bien-pensance de cette époque. Le cinéaste provoque: faire un film en faveur de Sade sous-entend une volonté de réhabilitation de celui dont on tait encore le nom. Seconde provocation : le spectateur paie pour un film qui n'existe pas, et qui le pousse dans ses derniers retranchements. Faut-il partir? subir? Comme à la lecture d'un roman de Sade, la tentation est grande de tout plaquer, de clore le chapitre. Mais si l'on reste, épouse-t-on pour autant l'idée du film? Ne nous pousse-t-il pas à refuser catégoriquement le système des images? Debord place le spectateur devant la question de la raison de son être-là (dans cette salle obscure).
Et pourtant, dans cette absence d'images - quand d'autres choisissent de s'y confronter le plus violemment possible, quitte à faire de Sade une allégorie du fascisme, ou le contraire - Debord ne s'éloigne pas d'un certain Sade, ce Sade transversif qui au théâtre n'hésite pas à s'affranchir du principe de représentation et met en scène une disparition progressive du corps, pour n'y laisser que l'organe externe de la parole, ces lèvres ambivalentes.
Debord lisant Sade s'écarte du texte et s'attache à la substance: un système qui oblige le lecteur et ne cesse de lui rappeler l'aliénation inhérente à sa fonction. L'espace de la vision (le cadre de l'écran, la page du texte) se tranforme en une torture subtile, où le spectateur subit le lent écoulement du temps. La sensation fonde le sentiment de la durée, et devant une succession d'écrans noirs et blancs, se fait éternelle.
(Julien Stahl, pour Kinématoscope, juin 2006)

Le dialogue cite quatre articles du Code civil, dont le 488 (dans sa forme d'avant juillet 1974) : "La majorité est fixée à vingt et un ans accomplis ; à cet âge, on est capable de tous les actes de la vie civile."
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Hurlements
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