Biographie | Envoyé en mission par Louis XV en Russie en 1755 en tant que lectrice de l'impératrice Elisabeth. Secrétaire d'Ambassade à Londres. Retour en France en 1777.
Extrait de la scène du bal noir et blanc, dans Si Versailles m'était conté :
«Et si je vous disais que je suis le chevalier d’Eon? – Je ne vous croirais pas. – Et pour quelle raison? – Parce que je suis précisément le chevalier d’Eon. – Quoi! Ces épaules sont celles d’un garçon! – Hélas! on continue?»
Extrait de l'épisode de 8 min. (40’-48’) qui réunit Eon et Beaumarchais dans Beaumarchais l’insolent :
«Vous devez connaître, chevalier, les raisons précises de ma présence à Londres.
- Je les connais fort bien. mais sachez que je n’aurais jamais pris le risque de négocier avec un agent de Louis XV s’il ne s’était agi de Beaumarchais lui-même.
- Je suis flatté ; eh bien, commençons à négocier.
- Dame, nous sommes là pour ça.
- Dame est le mot, n’est-ce pas ?
- C’est un des deux possibles. Allons, posez-moi la question qui vous brûle les lèvres…
- Etes-vous une femme ?
- Qu’en pensez-vous, mon cher ?
- Hmmm… hmmm…
- Homme ?
- Non, non, non, j’ai dit hmmm…
- Mais méfions-nous : la conviction la plus absolue ne vaut pas une petite preuve. Offrez-moi votre bras. Il ne vous arrivera rien que vous ne souhaitiez. On dit que vous aimez les femmes.
- En tant que dramaturge, je les ai beaucoup étudiées.
- Vous n’avez pas envie de poursuivre vos études ?
- Je n’aimerais pas me tromper.»
Le chevalier d’Eon et la tsarine: extrait du dialogue du Secret du chevalier d’Eon
«Je suis heureuse d’avoir l’occasion de vous parler. Le roi de France m’envoie pour vous remettre une lettre.
- Une lettre de Louis? A moi? Je croyais que mon cher cousin voulait se débarrasser de moi en secret. On dit que vous êtes un espion, un espion très dangereux.
- Moi? Attendez, Majesté, vous allez comprendre. Cette lettre vous expliquera tout. Ah mon Dieu ! c’est vrai, je ne l’ai pas sur moi.
- Ah! ah! ah! ah! Naturellement… monsieur le dragon.
- Dragon? Pourquoi?
- Oui, oui, je n’ignore pas que vous être un homme travesti en femme. Il a de l’imagination, le roi de France.
- Majesté, vous vous trompez, je suis une femme.
- Ce serait dommage...
- Mais c’est la vérité. Je m’appelle Geneviève de Beaumont.
- Nous allons voir… Déshabillez-la! allez!
- Laissez-moi! laissez-moi! Bon, d’accord, je suis un homme.
- Lâchez le! Approchez, chevalier. Alors chevalier, dites-moi pourquoi vous avez emprunté ce travesti. […] Cette lettre, tu me l’apporteras cette nuit.
- Cette nuit!
- A minuit… cette lettre, nous la lirons ensemble.»
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