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Film
Identification
TitreBarry Lyndon
Réalisateur(s)
Date1975
Représentation
CatégorieXVIIIe
EpoqueXVIIIe
Générique technique
ScénarioStanley Kubrick, d'après William Makepeace Thackeray, The Memoirs of Barry Lyndon Esq., of the Kingdom of Ireland (1856) paru à l’origine dans Fraser’s Magazine (1844).
Longueur / Durée du film3h05'
MusiqueArrangements de Leonard Rosenman, d’après des extraits d’œuvres Haendel (Sarabande), Schubert (trio n°2), Bach, Mozart, Paisiello, Vivaldi, Sean O Riada, et musique traditionnelle irlandaise interprétée par “The Chieftains”.
Société de productionWarner Bros.
Pays de productionGrande-Bretagne
Équipe technique
Directeur de la photographie : John Alcott. Lentilles Zeiss pour les scènes à la bougie adaptées par Ed di Giulio.
Directeur artistique : Ken Adams.
Décors : Roy Walker.
Costumes : Ulla-Britt Soderlund, Milena Canorero.
Perruquier : Leonard.
Maquillage : Ann Brodie, Alan Boyle, Barbara Daly, Gill Carpenter, Yvonne Coppard.
Chorégraphie : Geraldine Stephenson.
Conseiller historique : John Mollo.
Conseiller pour le jeu : David Berglas.
Cascades : Roy Scammel.
Escrime : Bob Anderson.
Chevaux : George Mossman.
Armurier : Bill Aylmore.
Montage : Tony Lawson.
Producteur exécutif : Jan Harland.
Assistant réalisateur : Brian Cook.
Générique artistique
Acteur(s)
Réception et documentation
Disponibilité dans le commerceoui
Autres références bibliographiques
Peter Cosgrove, "The Cinema of attractions and the novel in Barry Lyndon and Tom Jones", in Robert Mayer (ed.), Eighteenth-Century Fiction on Screen, 2002, p. 16-34
Delon, Gaspard, «Trompe-l’œil et fausses perspectives autour de Barry Lyndon», SVEC, 7, 2009, p. 121 et suiv.
Articles de presseGérard Dupont et Pierre Maraval, "Barry Lyndon", Cinématographe n°21, oct.-nov. 1976, p.33-34
Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critiqueDixième long métrage de Stanley Kubrick, Barry Lyndon fait figure d’exception dans la filmographie de ce réalisateur. Adaptation d’un roman de jeunesse de Thackeray, plus célèbre pour son Vanity Fair (1848), Barry Lyndon est, hormis Spartacus (1960) dont il ne fut que le simple metteur en scène, l’unique film de Kubrick à situer son action à une époque antérieure au XXe siècle. Contraint de renoncer à son ambitieux projet d’épopée napoléonienne, c’est donc ce roman aux allures de mémoires de picaro, mené par un narrateur aussi fourbe et braillard qu’il est irlandais, que le cinéaste choisit de transposer à l’écran. Si les circonstances exactes dans lesquelles le livre de Thackeray tomba entre les mains de Kubrick restent inconnues, il est aisé de comprendre pourquoi ce pastiche de roman du XVIIIe siècle dans la veine de Jonathan Wilde de Henry Fielding, avec son ton dévastateur et son absence de morale, trouva grâce aux yeux du réalisateur.
Alors que le scénario original – écrit par Kubrick en personne, sans l’aide d’aucun collaborateur – aurait pu laisser présager un film de cape et aux fantaisies dignes du Tom Jones de Tony Richardson (1963), le film s’impose en revanche comme une traversée contemplative, presque onirique, d’un XVIIIe siècle s’exhibant dans toute sa splendeur, soucieux de dissimuler les forces obscures tapies dans l’ombre des Lumières. Là où Thackeray choisit la gouaille de son narrateur pour dénoncer l’hypocrisie d’un monde d’apparats, Kubrick décide pour sa part, notamment dans la seconde partie du film, de faire taire ses personnages pour mieux les noyer dans un décorum aussi sublime qu’étouffant. Au fur et à mesure que le roué Barry progresse dans les hautes sphères de l’aristocratie anglaise et se rapproche irrémédiablement de sa chute, l’action narrative cède le pas au discours contemplatif tandis qu’au sein des décors grandioses, bercés par l’inlassable Sarabande de Haendel, se figent les corps et les visages des personnages, « spectres dans un royaume d'ombre » (Michel Ciment). Les quelques péripéties et frivolités de la première partie du film, qui voit Barry rejoindre les rangs de l’armée de George III puis devenir le second couteau de l’intrigant chevalier de Balibari avant d’obtenir les faveurs de Lady Lyndon sont alors oubliées dans un univers mortifère de statues de cire en représentation permanente.
Certains, à commencer par Ken Adams, chef décorateur, ont pu reprocher à Kubrick ses excès de rigueur dans la reconstitution historique du XXe siècle. S’il est vrai qu’aucune scène du film, célèbre pour ses scènes éclairées à la bougie, n’a été tournée en studio, cela ne fait pas pour autant de Barry Lyndon un documentaire sur l’Angleterre des Lumières. L’exigence de réalisme historique, bien qu’elle n’ait négligé – littéralement – aucun bouton de culotte, n’empêche pas que le spectateur traverse les trois heures du film comme l’on visite une galerie où sont accrochées les plus belles pièces des maîtres de la peinture classique que sont, entre autres, Watteau, Zoffany, Gainsborough, Stubbs ou Hogarth, si bien que l’ «interpicturalité » triomphante de cette odyssée dans le passé finit par l’emporter sur une histoire qui se fige littéralement quand l’un des derniers plans s’immobilise sur Barry estropié.
Barry Lyndon demeure dans les annales du cinéma comme un exemple suprême de film historique dont les ambitions esthétiques ont fini par transcender le contenu diégétique. Si l’on retrouve dans la beauté des images toute la rigueur et le talent du réalisateur, on peut également y voir une illustration de l’adage anglais selon lequel « a picture is worth a thousand words ».
[Jocelyn Dupont]
Iconographie pour Films (6 results)

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Éditeurs : Delphine Gleizes et Denis Reynaud [UMR IHRIM]

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