Kinématoscope

D’après l’histoire vraie d’un riche planteur de La Havane que Gutierrez Alea a trouvée chez l’historien cubain de l'esclavage Manuel Moreno Fraginals : le jeudi saint 1790, S. E. le comte de Casa Bayona décide de s’humilier chrétiennement devant ses esclaves en lavant les pieds de douze de ses nègres et les invitant à sa table, à la manière du Christ. Mais au lieu de se comporter en apôtres reconnaissants les invités enhardis organisent une révolte et brûlent la plantation avant d’être pourchassés et décapités; un seul, Sebastian, s'échappe.
Dans le film, le conflit intérieur du planteur est redoublé par celui entre les intérêts divergents du contre-maître, du prêtre et des esclaves.
«On aura deviné les influences parallèles de Buñuel (phare, de toute façon, pour l'ensemble du cinéma hispanique) et de Brecht (Puntila). Mais ce qui est frappant, c'est que ces inspirations n'ont rien de desséchant : elles irriguent un film torrentiel et lyrique, plein de mouvements furieux, de plans-séquences éblouissants.» (Positif)