ET
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Film
Identification
TitreL’uomo che ride
L'Imposture des Borgia
Réalisateur(s)
Date1965
Adaptation
Auteur(s) de l'oeuvre adaptée
Œuvre(s)
Genre littéraire adaptéRoman
Générique technique
Scénario

F. Sanjust, A. Issaverdens, A. Bertolotto, L. Ronconi, F. Rossetti, S. Corbucci

Longueur / Durée du film1h41'
CouleurCouleur
Information sur la couleurEastmancolor
Bande-son / Langueitalien
Société de production

Sanson Films (Rome) - Cipra (Paris) – MGM (USA) pour la distribution.
Produit par Joseph Fryd

Pays de productionFrance/Italie
Équipe technique

Directeur de la photographie : Enzo Barboni
Ingénieur du son : Oscar de Arcangelis
Maquillage : Alberto de Rossi, Sergio Angeloni, Marcella Favella
Costumes : Filippo Sanjust
Directeur artistique : Alessandro dell'Orco
Montage : Mario Serandrei
Régie : Massimo de Rita

Générique artistique
Acteur(s)
Réception et documentation
Bibliographie générale
Autres références bibliographiques


BUACHE (Freddy), Le cinéma italien, éd. L’âge d’homme, 1979
HAUSTRATE (Gaston), Guide du cinéma mondial, tome I, éd. Syros, 1997.
PASSEK (Jean-Loup), “Le cinéma italien des années 60”, Cinéma 74, n° 190-191, sept. oct. 1974
PASSEK (Jean-Loup), Dictionnaire du cinéma, Larousse, 1995
SCASSO (Claude), “Grandeur et décadence du cinéma populaire italien” , Ecran fantastique, n°54, 1985
SIMSOLO (Noël), “Entretien avec Sergio Corbucci”, La Revue du cinéma, n° 246, janvier 1971

Filmographie Hugo bicentenaire 2002, site du Ministère de la Culture
Allmovie Guide
IMDb
Algonet.se
Persoweb. francenet
 

Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critique

Dans une région d’Italie ravagée par la guerre, César Borgia poursuit des rebelles. L’un d’eux, Astorre Manfreddi, se fait aider par des saltimbanques, parmi lesquels se trouve Angelo, un homme masqué dont le visage a été défiguré par des gitans. Celui-ci aime Dea, une jeune aveugle de la troupe, qu'Astorre commence à courtiser. Alors que les rebelles comptaient s’emparer de la ville de Jassy où réside Lucrèce Borgia, ils tombent dans un piège tendu par César. Tous mourront, non sans avoir préalablement mis la ville à sac. Tous, sauf Astorre qui n’a pas voulu participer au pillage et qui sauve Dea. Pendant les combats, Angelo aide Lucrèce à se cacher et, séduit, s’unit à elle. Il accepte ensuite de servir César, car il veut, lui aussi, se venger d’Astorre, dont on lui dit qu’il a enlevé Dea.
Angelo, plutôt bon et charitable jusque là, est devenu cruel : son nouveau masque (en fer) et quelques exactions le montrent. Pendant ce temps, Dea, recueillie par Astorre, a retrouvé la vue et accepte d’épouser ce dernier. Mais Angelo a surpris le couple. Desespéré et blessé, il se réfugie chez les lépreux. Borgia vient l’y rechercher pour poursuivre sa vengeance. Le piège consistera à substituer Angelo à Astorre le jour de son mariage grâce à une intervention chirurgicale : Angelo devient un sosie d’Astorre. Le stratagème réussit presque, mais Angelo est ému par la douleur de Dea qui a compris la substitution. Il se bat contre les hommes de Borgia et sauve Astorre au moment où celui-ci allait être métamorphosé en Angelo. Blessé au cours du combat, il meurt après avoir béni le couple. Borgia emporte son corps en croyant que c’est celui d’Astorre. (Mireille Gamel)

Sergio Corbucci est surtout connu pour ses westerns à l’italienne, genre qui deviendra chez lui le “Zapata spaghetti”, comme il le dit lui-même pour bien signifier son engagement à gauche. L’uomo che ride est réalisé un peu à un tournant de la carrière de Corbucci, avant qu’il ne devienne vraiment un spécialiste de western et à une époque où les coproductions avec l’étranger se multiplient. Est-ce parce que ce film est une production franco-italienne que le thème sera emprunté à Victor Hugo? En tout cas, les commentaires sont rares sur cette oeuvre et la chaîne Canal +, qui l’a diffusée pour le bicentenaire de Hugo, se vante surtout d’être la première à montrer le film en France, mais reste très discrète sur sa qualité et sur les raisons de sa réalisation. Corbucci lui-même, à ma connaissance, n’en a rien dit. Quand il parle de ses films, il insiste sur son goût pour la violence, parce que, dit-il, elle est partout dans notre monde, mais une violence qui doit servir l’humour noir et la parodie. Il ressemble par là aussi à Sergio Leone, avec qui il a travaillé parfois, et qui pratique volontiers le détournement ironique des sujets commerciaux.
L’uomo che ride laisse perplexe. Si Victor Hugo n’est pas mentionné au générique, il est néanmoins présent pour un certain nombre de motifs dont certains viennent de L’homme qui rit (le rictus du héros, la roulotte des saltimbanques, la jeune aveugle Dea, la femme fatale, la tyrannie). D’autres thèmes semblent sortir plus ou moins de Lucrèce Borgia (Lucrèce remplace Josiane, César Borgia incarne la figure du tyran), à Angelo, tyran de Padoue (Gwynplaine se nomme ici Angelo); la pièce Les jumeaux a peut-être inspiré l’idée du dédoublement de Gwynplaine en Angelo et Astorre et le choix d’un masque de fer pour cacher le bas du visage d’Angelo; on reconnaît également ici ou là des scènes des Misérables ( Angelo soulevant la charrette, grimpant à la corde pour pénétrer dans une église) . Mais ces motifs relèvent aussi sans doute de l’intertextualité filmique ( Ricardo Fredda avait réalisé une adaptation des Misérables en 1947, Abel Gance avait fait une Lucrèce Borgia en 1935, et certaines scènes de Corbucci semblent en être inspirées) et du besoin de replacer l’intrigue sur le terrain local (Les Borgia étaient des figures de despotes plus immédiatement identifiables pour un public italien que les rois anglais du XVII° siècle).
Est-ce cette multiplicité d’emprunts qui explique l’imbroglio du scénario, sans parler des anachronismes tels que l’opération de chirurgie esthétique bien sûr, mais aussi la consommation de pommes de terre et le qualificatif “romantique” qu’utilise Lucrèce? Le fait est qu’on comprend mal les raisons qui ont poussé à surenchérir ainsi sur une intrigue qui, dans le roman de Hugo, était déjà assez invraisemblable. Là où la plupart des adaptations simplifient, Corbucci, lui, multiplie les rebondissements et les retournements à un rythme tel que la compréhension de l’histoire est presque impossible. Le parti-pris était sans doute de faire un “film d’action”, genre de prédilection du réalisateur et, probablement d’un certain public.
A côté de ces excès, on peut repérer, en filigrane, un thème quelque peu hugolien tout de même : celui du théâtre et de la politique. L’image- support du générique emblématise le problème : une moitié inférieure de masque en fer (inversion des masques de la commedia dell’arte qui couvraient la partie supérieure) sur fond de rideau rouge de théâtre. Cette inversion semble annoncer celles qui parcourent le film : inversion du spectacle théâtral où on enlève le masque pour montrer le vrai visage et inversion de la politique qui n’est plus que spectacle, jeux de masques et de mensonges, coups de théâtre et illusions. Corbucci voulait-il nous dire que le spectacle, dans son sens esthétique, est mort et qu’il est entièrement passé au service des ambitions politiques les plus illégitimes? C’est ce que semble signifier la fable qui rappelle ainsi le thème, bien présent chez Hugo, du tyran metteur en scène et manipulateur de marionnettes.
Mais là où, chez Hugo, le problème de la représentation reste entier, chez Corbucci on trouve une solution à tout : Angelo-Gwynplaine s’unit à Lucrèce-Josiane, puis ildevient beau et magnanime, Dea recouvre la vue et le tyran est pris à son propre piège. Le film rétablit donc, à coups de miracles, les poncifs du mélodrame que Hugo s’était appliqué à détourner et semble vouloir corriger tout ce qui échoue dans le roman, comme si la défiguration de Gwynplaine et la cécité de Dea n’étaient que des infirmités contingentes et comme si la tyrannie se résolvait en une histoire d’arroseur-arrosé. Cette entreprise de correction trahit elle-même son caractère périlleux par le nombre des rebondissements qu’il a fallu ajouter à l’intrigue. Le parti-pris de réalisme confirme également qu’on est descendu du monde des significations pour s’installer dans celui des sensations fortes. Finalement l’image qui résumerait cette adaptation est peut-être celle où César Borgia brise une vitre, d’abord confondue, pour le spectateur, avec l’écran de cinéma : dénonciation de l’illusion? J’y verrais plutôt l’aveu d’une conception du cinéma dans laquelle le représenté se donne pour du réel. (Mireille GAMEL)

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BIFI : photographies de plateau (2 documents), 1 affiche (L'Homme qui rit, par Charles Rau).
Cinémathèque française.
Cinecita del comune di Bologna.

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