Kinématoscope

"Elisabeth II, impératrice de Russie! Ma couronne sur le front de cette fille! mon sceptre entre les mains de cette coquine!" Sur ces mots, Catherine II dépêche son amnat le comte Alexei Orlov à Venise (gondoles, carnaval, opéra, balcon) pour neutraliser l'ingénue fille de l'horloger Tarakanov, manipulée par le prince Radziwill ("Je suis une trop petite fille pour un si grand trône"). Selon un scénario à la Liaisons dangereuses, Orlov tombe amoureux de la jeune fille qu'il doit séduire, et se perd avec elle, victime du dépit de l'impératrice. Située en 1784, cette version de l'Histoire est assez fantaisiste : Yelizaveta Alekseyevna Tarakanova fut arrêtée par Orlov à Livourne en 1774; elle mourut à l'âge de 30 ans en 1775, en prison, et Orlov en 1808, dans son lit.
Jeanson fait du Jeanson et met dans la bouche de Jeanine Merrey un "Accostez? accostez? j'vous en foutrai des accostez!", qui semble un écho de la fameuse réplique d'Hôtel du Nord, tourné la même année : BR> Voir le film de Bernard, 1929.
La version française que nous avons vue est attribuée au seul Fedor Ozep. Il existe une version italienne, réalisée par Mario Soldati, avec d'autres acteurs pour certains seconds rôles (dont Anna Magnani dans celui de la camériste).
La même année Richard-Willm et Annie Vernay furent réunis dans le Werther d'Ophuls.
[DR]