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Film
Identification
TitreLes Amants
Réalisateur(s)
Date1958
Adaptation
Auteur(s) de l'oeuvre adaptée
Œuvre(s)
Genre littéraire adaptéconte
Représentation
CatégorieXVIIIe
EpoqueXVIIIe
Générique technique
ScénarioLouis Malle, Louise de Vilmorin d'après Point de Lendemain de Vivant Denon (1777 et 1808).
Longueur / Durée du film1h28'
Information sur la couleurN&B
MusiqueSextuor à cordes n°1 en si bémol majeur opus 18 de Brahms
Société de productionNouvelles Editions de Films
Pays de productionFrance
Équipe techniqueimages : Henri Decae
Générique artistique
Acteur(s)
Réception et documentation
Autres références bibliographiquesScénario dans L'Avant-scène Cinéma, tome I, mars 1961. Henry Chapier, "Louis Malle", Cinéma d'aujourd'hui, Seghers, 1964: p. 20-26; début et fin du découpage (p. 95-104); entretien avec Louise de Vilmorin (168-170).
Articles de presseFrançois Truffaut, Arts, 10 septembre 1958.
Jacques Doniol-Valcroze, "Le pouvoir de la nuit", Cahiers du cinéma n°89, nov. 58, p. 43-46.
Résumé et commentaire critique
Résumé et commentaire critiqueUne bourgeoise de trente ans, mariée à un homme d'affaires de province et amante d'un joueur de polo tombe amoureuse d'un étudiant rencontré au bord de la route; après une nuit d'amour, ils s'enfuient en 2 CV pour une vie nouvelle.
"Elle est peut-être partie, mais elle n'ira pas loin", conclut le mari, ce qui n'équivaut pas tout à fait au "Je montai dans la voiture qui m'attendait. Je cherchai bien la morale de toute cette aventure, et... je n'en trouvai point", qui clôt le conte de Denon.
Si le schéma de l'intrigue initiale (la femme, le mari, l'amant en titre, le jeune homme) et la géographie Paris-province sont conservés, le dénouement est très différent puisqu'il consacre non plus la duplicité libertine mais la sincérité de la passion soudaine. Louise de Vilmorin n'a donc pas tout à fait tort de dire: "Ce Point de lendemain fut le point de départ du film, mais l'histoire qu'il raconte, sauf le fait qu'il s'agisse aussi de l'histoire d'un amour sans lendemain, n'a rien de commun avec le récit qui avait attiré son attention."
"Louis Malle a réalisé le film que tout le monde porte en son coeur et rêve de concrétiser: l'histoire minutieuse d'un coup de foudre." "La première nuit d'amour au cinéma." (Truffaut)

Reverdy a écrit : « La main résume l’homme psychique, peut-être plus encore que le visage qui s’éduque, se masque et ment » ; mais la main aussi se masque et ment. S’il nous fallait mettre en scène Point de lendemain nous choisirions de ganter les mains des acteurs.
C’est d’ailleurs ce que fait Louis Malle dans les premières scènes des Amants : les deux bourgeoises Jeanne et Maggy assistent au spectacle d’un match de polo tout en bavardant et en fumant. Elles applaudissent les exploits des cavaliers. Gants, cigarettes et applaudissements : les mains sont révélatrices de la superficialité ambiante. Mais, au fil du film, la représentation de la main gagne en profondeur. Louis Malle retranscrit bien son rôle sensuel, notamment lors de la séquence où Bernard et Jeanne échangent leurs premiers baisers. La caméra se focalise sur les mains : elles s’approchent, se frôlent, se tiennent, s’agrippent et s’enveloppent. Un dialogue tactile s’instaure.
Mais au moment où les protagonistes se donnent l’un à l’autre, la main revêt une nouvelle dimension, absente dans Point de lendemain. La main devient symbole d’abandon, de don de soi, de consentement. Les ébats amoureux ne sont filmés que sous l’angle de la main de Jeanne, en gros plan : la main caresse les draps, puis s’ouvre. A l’acmé de l’acte, on entend alors Jeanne demander : « prends ma main ». Par cette synecdoque particularisante (la main vaut pour le corps), Jeanne signifie son abandon total à Bernard. S’ ensuit une séance de massage, durant laquelle Bernard écrit « je t’aime » sur le dos de Jeanne. Dans le film, la main est incontestablement pourvue d’une symbolique d’engagement charnel et sentimental. C’est en cela que le film n’est pas fidèle au conte.
Celui-ci décrit un affranchissement moral qui dépasse le simple adultère relaté dans Les Amants. Chez Malle, il est toujours question de sentiments ; la relation amoureuse ne s’achève pas avec le film : l’aventure n’est pas close, la voiture des amants continue d’avancer sur la route (la « route des sentiments » évoquée par Denon?), route qui semble interminable. Alors que dans le conte, la parenthèse se referme définitivement. Tous deux conçus dans une période de libération des mœurs (le XVIIIe siècle et l’avant mai 68), Point de lendemain et Les Amants, n’offrent pourtant pas le même degré d’affranchissement. Alors que la portée des Amants est seulement sociale (revendiquer le droit à l’amour dans une société qui fait du mariage un lien inaliénable), l’affranchissement dans Point de lendemain a une portée philosophique ; la symbolique usuelle y est subvertie : libérée du poids des conventions héritées, la main représente le non-engagement, la liberté maximale.
(Lucie Tandeau pour Kinématoscope, juin 2006)
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Les Amants
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